Le Projet de Loi de Finances pour 2025 (PLF 2025) annonce un bouleversement important dans le régime fiscal des BSPCE (Bons de Souscription de Parts de Créateur d’Entreprise). Ces bons, qui permettent aux employés et dirigeants d’une entreprise de souscrire des actions à un prix fixé d’avance, ont jusqu’ici bénéficié d’un régime fiscal avantageux. Cependant, à partir du 10 octobre 2024, des modifications fiscales entreront en vigueur, modifiant profondément la manière dont les gains issus des BSPCE seront taxés.
Réforme fiscale des BSPCE et PLF 2025
Découvrez les nouvelles règles fiscales concernant les BSPCE dans le cadre du PLF 2025. Ce petit guide vous aide à comprendre les changements fiscaux et à optimiser la gestion des bons de souscription pour les startups.
Qu’est-ce que les BSPCE ?
Les BSPCE sont un outil utilisé par les start-ups et autres entreprises en croissance pour attirer et fidéliser des talents en leur offrant la possibilité d’acquérir des actions de l’entreprise à un prix préférentiel, fixé au moment de l’attribution des bons. Lorsque l’entreprise prospère, les détenteurs de BSPCE peuvent vendre ces actions à un prix plus élevé et réaliser un gain de cession.
Jusqu’à présent, le régime fiscal des BSPCE était simple : le gain réalisé lors de la vente des actions souscrites grâce aux BSPCE était taxé comme une plus-value sur valeurs mobilières des particuliers. Mais avec le PLF 2025, le gouvernement introduit une distinction entre deux types de gains :
- Le gain d’acquisition.
- Le gain de cession.
Les changements apportés par le PLF 2025
Les nouvelles dispositions du PLF 2025 vont impacter la fiscalité des BSPCE de manière significative.
Type de gain | Définition | Régime fiscal actuel | Régime fiscal PLF 2025 |
---|---|---|---|
Gain d’acquisition | Différence entre la valeur des titres souscrits lors de l’exercice des BSPCE et le prix d’acquisition fixé à l’origine | Taxé comme une plus-value sur valeurs mobilières | Considéré comme un revenu salarial, soumis à l’IR |
Gain de cession | Différence entre le prix de vente des actions et leur valeur lors de l’exercice des BSPCE | Taxé au taux forfaitaire de 12,8 % ou au barème progressif de l’IR | Inchangé, mais possibilité de report d’imposition |
Impact sur le gain d’acquisition
Le gain d’acquisition, qui représente la différence entre la valeur des titres au moment de l’exercice des bons et le prix auquel ces titres ont été acquis, sera désormais traité comme un revenu salarial. Cela signifie que ce gain sera imposé au titre de l’impôt sur le revenu, avec deux options :
- Un taux forfaitaire de 12,8 %, ou
- Le barème progressif de l’impôt sur le revenu (IR), en fonction des règles de droit commun applicables aux traitements et salaires.
Cependant, un taux de 30 % s’appliquera si le bénéficiaire n’a pas exercé dans la société pendant au moins 3 ans avant la cession des titres souscrits en exercice de BSPCE. Ce changement pourrait dissuader certains salariés de profiter pleinement de leurs BSPCE avant cette échéance.
En outre, le gain d’acquisition sera également soumis aux prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine, augmentant ainsi la pression fiscale sur les bénéficiaires.
Impact sur le gain de cession
Le gain de cession, qui représente la différence entre le prix de vente des titres et leur valeur lors de l’exercice des bons, continuera d’être imposé comme une plus-value mobilière. Cela signifie que ce gain sera soumis :
- Par défaut, au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 12,8 %, ou
- À l’option du barème progressif de l’IR si le contribuable choisit cette voie.
Contrairement au gain d’acquisition, le gain de cession pourrait toujours bénéficier d’un report d’imposition, permettant au bénéficiaire de reporter la taxation jusqu’à une date ultérieure, sous certaines conditions.
Table des taux de taxation BSPCE selon le PLF 2025
Nature du gain | Type de revenu | Taux d’imposition standard | Options supplémentaires |
---|---|---|---|
Gain d’acquisition | Revenu salarial | 12,8 % ou barème progressif de l’IR | Taux de 30 % si < 3 ans d’ancienneté dans l’entreprise |
Gain de cession | Plus-value mobilière | 12,8 % (PFU) | Barème progressif de l’IR et possibilité de report d’imposition |
Conséquences pour les start-ups et leurs talents
Ces nouvelles dispositions risquent de changer la manière dont les entreprises, et en particulier les start-ups, utilisent les BSPCE pour motiver et récompenser leurs employés. Le fait de traiter le gain d’acquisition comme un revenu salarial, soumis à un régime fiscal plus strict, pourrait rendre ces bons moins attractifs pour les salariés. Ce changement pourrait également freiner les start-ups dans leur quête d’attirer des talents, notamment si ces derniers perçoivent que le bénéfice fiscal des BSPCE est désormais plus limité.
Stratégies à envisager pour optimiser l’utilisation des BSPCE
Face à ces nouveaux défis, les entreprises et leurs salariés devront adapter leurs stratégies pour tirer le meilleur parti des BSPCE. Voici quelques pistes à explorer :
- Optimiser le moment de l’exercice des BSPCE : Il peut être judicieux d’attendre une plus longue période avant d’exercer les BSPCE, afin de limiter l’impact fiscal du gain d’acquisition.
- Négocier des rémunérations alternatives : Les salariés pourraient chercher à compenser la perte d’attractivité des BSPCE en négociant des éléments de rémunération fixes ou des primes de performance.
- Utiliser d’autres dispositifs d’incitation : Outre les BSPCE, les start-ups pourraient envisager d’autres dispositifs comme les actions gratuites ou les stock-options, qui bénéficient également d’un régime fiscal particulier.
Conclusion : Une réforme à suivre de près
Le PLF 2025 marque un tournant important pour les BSPCE. Si ce dispositif reste un outil puissant pour motiver les talents, les nouvelles règles fiscales en réduisent l’attractivité. Les start-ups devront adapter leurs pratiques et anticiper les nouvelles contraintes fiscales pour continuer à attirer les meilleurs profils.
Il est donc essentiel pour les entreprises concernées de suivre de près l’évolution de ces dispositions et de se préparer aux changements à venir, tant en matière de gestion fiscale que de stratégie de rémunération. Pour les salariés, il sera crucial de bien comprendre ces nouvelles règles pour prendre des décisions éclairées sur l’exercice de leurs BSPCE et optimiser leur fiscalité.
[…] professionnels du secteur. Que vous soyez expert-comptable, avocat fiscaliste, conseiller en gestion de patrimoine, ou chef d’entreprise, cette journée permet d’échanger sur les meilleures pratiques, de […]