Pour toute entreprise française qui échange avec des partenaires dans l’Union européenne, disposer d’un numéro de TVA intracommunautaire n’est pas seulement utile : c’est souvent indispensable. Ce numéro permet de prouver que la société est assujettie à la TVA, ce qui simplifie pas mal de choses sur le plan fiscal, notamment pour les facturations en autoliquidation.
Mais comment le retrouver quand on ne dispose que du numéro SIREN ou SIRET ? La réponse est plus simple qu’il n’y paraît.

Sommaire
Comprendre les numéros SIREN, SIRET et TVA : ce que chacun signifie
Le SIREN, colonne vertébrale de l’identification
Le SIREN est une série de neuf chiffres attribuée par l’INSEE à chaque entreprise française dès sa création. Il ne change pas, même si l’entreprise déménage, évolue ou change de dirigeant. En somme, c’est l’empreinte numérique de la structure.
Le SIRET : pour identifier chaque site d’activité
Le SIRET, lui, va un cran plus loin. Il contient le SIREN, mais lui ajoute cinq chiffres supplémentaires appelés NIC. Ces derniers désignent précisément un établissement donné de l’entreprise, qu’il s’agisse d’un siège ou d’une antenne locale. Une entreprise peut donc avoir plusieurs SIRET, mais toujours un seul SIREN.
Et le numéro de TVA dans tout ça ?
Ce numéro fiscal permet d’identifier une entreprise lorsqu’elle effectue des opérations commerciales avec d’autres entités européennes. C’est lui qui figure sur les factures, les déclarations, et dans le système VIES, utilisé par les administrations fiscales pour vérifier les immatriculations.
Comment est structuré le numéro de TVA intracommunautaire en France ?
En France, ce numéro suit un modèle standardisé, qui repose directement sur le SIREN :
FR + Clé de contrôle (2 caractères) + Numéro SIREN (9 chiffres)
Prenons un exemple fictif : FR87 456 789 123
- FR correspond au code pays
- 87 est une clé calculée à partir du SIREN
- 456 789 123 est le SIREN de l’entreprise
La clé à deux chiffres joue ici un rôle de sécurité, un peu comme un code de vérification. Elle permet d’écarter les erreurs de frappe ou de falsification.
Calculer la clé de TVA : une formule peu connue mais logique
Peu de gens la connaissent, mais la formule pour calculer cette clé est publique :
Clé = (12 + 3 × (SIREN modulo 97)) modulo 97
En clair, on prend le reste de la division du SIREN par 97, on le multiplie par trois, on ajoute 12, et on reprend le modulo 97. Rien d’infernal, mais honnêtement, peu d’entrepreneurs s’y aventurent. C’est pourquoi il existe des générateurs automatiques disponibles en ligne, souvent intégrés aux outils comptables.
Trouver un numéro de TVA intracommunautaire à partir d’un SIREN ou SIRET : les différentes options
Une procédure plus accessible qu’on pourrait le penser
Toutes les entreprises assujetties à la TVA doivent, à un moment ou un autre, utiliser leur numéro de TVA intracommunautaire — que ce soit pour une facture, une déclaration ou un échange transfrontalier. Mais que faire si ce numéro n’est pas encore connu ou disponible ? Il existe plusieurs méthodes pour le déterminer à partir du SIREN (ou SIRET), certaines très simples, d’autres un peu plus techniques.

Méthode 1 : Le calcul manuel, pour les curieux ou les puristes
Oui, on peut bel et bien calculer ce fameux numéro soi-même. La formule n’est pas spécialement complexe, même si elle reste… un peu aride pour les non-matheux :
Clé = (12 + 3 × (SIREN mod 97)) mod 97
Une fois la clé obtenue, on la colle entre le préfixe « FR » et les 9 chiffres du SIREN. Et voilà. Cela dit, ce genre de calcul est rarement fait à la main en entreprise, sauf si l’on veut comprendre ce qui se cache derrière le numéro.
Méthode 2 : Les générateurs automatiques, plus simples et rapides
La méthode la plus courante, honnêtement, reste l’usage d’un outil en ligne. Pas besoin de poser une équation ou de connaître la moindre formule : on entre le SIREN, on clique, et le numéro complet s’affiche. Certains sites réputés comme societe.com ou verif.com le proposent. Même chose côté logiciels de gestion : des outils comme Sage ou QuickBooks l’intègrent en natif.
En bref : rapide, fiable, et sans prise de tête.
Méthode 3 : S’adresser aux impôts, quand le numéro n’est pas (encore) disponible
Pour les structures toutes neuves ou dans les cas où le numéro ne ressort pas automatiquement, il reste l’option la plus formelle : contacter le Service des Impôts des Entreprises (SIE) dont dépend l’entreprise. S’il y a bien un numéro attribué, l’administration fiscale pourra le fournir, sous réserve que l’entreprise soit bien assujettie à la TVA.
Un exemple chiffré pour visualiser le calcul
Prenons un SIREN : 732829320
Étape 1 : calcul du modulo
732829320 mod 97 = 58
Étape 2 : appliquer la formule
Clé = (12 + 3 × 58) mod 97 = (12 + 174) mod 97 = 186 mod 97 = 89
Ce qui donne comme numéro complet : FR89 732 829 320
Comment s’assurer qu’un numéro est valide ?
L’un des moyens les plus directs reste d’utiliser la plateforme officielle VIES, proposée par la Commission européenne. Elle permet de vérifier la validité d’un numéro de TVA en quelques secondes, à condition d’avoir le pays et le numéro complet sous la main.
Pièges fréquents et cas particuliers
Le processus paraît simple sur le papier, mais il y a quelques situations où les choses se compliquent un peu :
- Les entreprises non assujetties (notamment certaines micro-entreprises) ne possèdent tout simplement pas de numéro.
- Les fautes de frappe dans le SIREN faussent totalement le calcul.
- La clé mal calculée conduit à un numéro invalide — d’où l’intérêt des outils en ligne.
- Pour les nouvelles entreprises, un petit délai peut exister avant que le numéro ne soit activé ou communiqué.
Pas besoin d’être fiscaliste pour retrouver un numéro de TVA intracommunautaire. Avec un simple SIREN, il est possible de le générer, le vérifier et l’utiliser correctement, à condition de connaître les bons outils — ou les bons réflexes.
Un conseil en passant : avant toute opération européenne, jetez toujours un œil à la validité du numéro. Cela évite pas mal de complications administratives.
